Bio

CHRISTIAN BADER

Né en 1960, après une jeunesse jonchée d’épreuves, Christian vit une importante remise en question. Il suit une formation d’éducateur et un cheminement dans le social jusqu’à devenir directeur d’un institut pour jeunes en difficulté. Rien, dans son parcours, n’amène à penser qu’une démarche artistique puisse en émerger. Intéressé à l’art comme spectateur, il a fallu la rencontre avec des artistes pour que l’envie de réaliser se réveille. En 2007, et de manière autodidacte, il se met à la peinture et à la sculpture. C’est une période d’insomnies conséquentes qui génère d’importants problèmes de santé. Christian décide de faire du temps qui passe son allié car les jours et les nuits lui en offrent à foison. Il commence à travailler son expression artistique en permanence.

Après deux ou trois ans de tâtonnements, c’est en 2011 que les couleurs jaillissent. Il ne sait pas vraiment comment utiliser ce qui lui apparaît. Dans ce terrain inconnu, s’exprimer sans contrainte, lui parait évident.

« Juste parce que je dois le faire » dit-il.

Acrylique, huile, pastel gras, feutre, terre, plâtre et bronze sont autant de matières utilisées à dessiner, peindre, sculpter ses maux autant que ses mots intérieurs. Le bois, le papier, la tôle, la toile ou le carton font partie des supports qu’il habite avec ses couleurs. Il oeuvre avec constance, interpelé par le besoin d’évoluer, de changer sans se renier, acceptant les côtés sombres comme les plus heureux qui peuplent ses réflexions et ses ressentis.

Il travaille par accumulations de formes, d’informes, de déformes, de points, de couleurs ou encore d’écriture sur ses tableaux. Ce qu’il crée peut paraître désuni pour certains. En fait, il puise dans son intérieur, écoutant ce qui veut en sortir de façon instinctive. Le monde parfait est quelque chose qui lui échappe et auquel il veut aussi échapper. Changement de styles ? Recherche du sien propre ? Il estime avoir dépassé ce stade et se retrouve entièrement dans la pluralité des modes expressifs.

Ses influences sont multiples mais le mouvement Cobra, l’art Brut et des artistes comme Van Gogh, Munch, Giacometti, Lam, Soutter ou encore Klee, Lapicque, Combas et Basquiat sont des références primordiales.

Lorsqu’on lui pose la question si ce qu’il fait est de l’art, sa réponse est la suivante:

Comme j’estime difficile de savoir si ce qui est crée est de l’art, je préfère dire ceci:

« Ce que je sais, c’est que ce que je réalise mon travail artistique avec un minimum de contraintes. C’est un cheminement naturel vers un accord entre ce que je suis et ce que je fais. Je laisse les différents supports ou matières guider ma main, mon cœur, ma pensée. L’instantané et le construit se chevauchent, se confrontent ou se complètent. Je ne veux rien montrer pour montrer, je veux juste faire resurgir des lieux communs à tout être intérieur. Je laisse aux autres la possibilité de dire que cela peut être de l’art »

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Born in 1960, after a youth strewn with hardships, Christian saw a major questioning. He trained as an educator and worked in the social sector until he became director of an institute for young people in difficulty. Nothing in his career leads one to think that an artistic approach can emerge from it. Interested in art as a spectator, it was necessary to meet artists for the desire to achieve to awaken. In 2007, and in a self-taught way, he started painting and sculpture. It is a period of consequent insomnia which generates important health problems. Christian decides to make passing time his ally because the days and nights offer him plenty of it. He begins to work his artistic expression permanently.

After two or three years of trial and error, it was in 2011 that the colors came out. He doesn’t really know how to use what appears to him. In this unknown terrain, expressing oneself without constraint seems obvious to him.

« Just because I have to, » he said.

Acrylic, oil, oil pastel, felt, earth, plaster and bronze are all materials used to draw, paint, sculpt his ailments as much as his inner words. Wood, paper, sheet metal, canvas or cardboard are among the supports he inhabits with his colors. He works with constancy, challenged by the need to evolve, to change without denying himself, accepting the dark sides as well as the happiest that populate his reflections and his feelings.

He works by accumulations of shapes, shapeless, deformed, dots, colors or even writing on his paintings. What he creates may seem disunited to some. In fact, he taps into his interior, instinctively listening to what wants to come out. The perfect world is something that escapes him and that he also wants to escape. Changing styles? Looking for his own? He believes he has passed this stage and finds himself entirely in the plurality of expressive modes.

His influences are multiple but the Cobra movement, Art Brut and artists like Van Gogh, Munch, Giacometti, Lam, Soutter or even Klee, Lapicque, Combas and Basquiat are essential references.

When asked if what he does is art, his response is:

As I find it difficult to know if what is created is art, I prefer to say this:

« What I know is that what I do my artistic work with a minimum of constraints. It’s a natural path towards an agreement between what I am and what I do. I leave the different media or materials guide my hand, my heart, my thought. The snapshot and the construct overlap, confront or complement each other. I don’t want to show anything to show, I just want to bring out places common to all inner beings. I leave it to others the possibility of saying that it can be art »